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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 22:00

On continue avec les articles "doubles", cette fois avec 2 séries disponibles chez Akata Delcourt : Les secrets de Léa et Un drôle de père.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/les-secrets-de-lea-manga-volume-2-simple-62311.jpg

 

Pour la première, il s'agit du second volume, sorti le 5 décembre dernier. Outre son thème original (la découverte de la vie et notamment l'éducation sexuelle et sentimentale d'enfants d'une dizaine d'années), la forme que prend le récit de Yuu Yabuuchi l'est également. En effet, à chaque nouveau volume correspond une nouvelle Léa, aidée dans son développement et ses découvertes par un être (en tout cas pour le moment) "surnaturel". Dans ce second volume (dévoiler l'identité de "l'aide" du premier tome serait malvenu), Léa va devoir cohabiter avec un extra-terrestre venu sur Terre étudier les humains, et notamment leur développement physique et leurs sentiments amoureux. Le tout en se faisant passer pour le frère jumeau de Léa, mort à la naissance, en modifiant les souvenirs de son entourage. Seuls Léa et son voisin et ami d'enfance Reima sont au courant de la véritable identité de "En". Pedant une année scolaire, En va donc partager la vie de sa "soeur", avec les évènements naturels qui accompagnent le développement d'une jeune fille (apparition de la pilosité, premières règles, premiers émois...) Le titre continue donc de surprendre par son ton, son audace, et finalement aussi sa justesse, sans voyeurisme ni excès. Les jeunes filles découvrant les évolutions de leur corps et les différences filles/garçons pourraient trouver dans cette série une aide benvenue, tout comme les parents pourraient y trouver les mots appropriés pour aborder ces sujets avec leurs enfants. Bref, une oeuvre pédagogique, utile, mais également touchante via les récits des premiers amours de ces bambins. Sans oublier quelques rappels de bon sens, comme le fait de ne pas faire confiance aux inconnus... Un titre totalement à sa place dans le catalogue d'Akata.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/un-drole-de-pere-manga-volume-10-simple-60605.jpg

 

Pour Un drôle de père, il s'agit de l'ultime volume (enfin, le second ultime volume...) de la série, avec la sortie du tome 10 le 10 octobre (oui, j'ai un peu de retard). Via les différentes critiques que j'ai effectuées sur Manga Sanctuary concernant cette série, vous verrez qu'elle a longtemps été un gros coup de coeur, notamment pendant toute la partie "enfance" de Rin, notre héroïne, moins par la suite, dans la partie "adolescence" de Rin, et plutôt une déception dans sa conclusion, trop "osée", trop taboue, trop incestueuse dans l'idée. Bref, une fin pas en accord avec le ressenti tout le long du titre et rendant les volumes précédents parfois assez malsains... Ce volume 10 nous propose quant à lui des chapitres bonus, qui s'insèrent dans la série et permettent donc, notamment, un retour sur l'enfance de Rin, pour mon plus grand plaisir. Le côté mignon et innocent de la petite fille, celui maladroit, gauche et un peu perdu de Daikichi, font naitre un sentiment quelque peu nostalgique. La petite Rin a en effet bien grandi et on en serait presque à le regretter. Pour les fans de la série (même ceux ayant moins aimé les derniers tomes), ce volume 10 est un complément sympathique mais pas forcément indispensable. Son principal intérêt réside dans l'interview de Yumi Unita en fin de tome, qui revient sur la version animée ainsi que la fin de son oeuvre. Intéressant, même si cela ne changera pas notre sentiment sur le choix effectué.

 

 

Avec Les secrets de Léa et Un drôle de père, Akata nous propose deux séries apparemment totalement différentes mais qui, au final, parlent d'un sujet assez proche : l'éducation de nos enfants. La première série est plus axée éduction sexuelle et sentimentale des enfants, la seconde éducation au sens large, de l'enfance à l'adolescence. Et, toutes deux, sont à l'image de ce que nous propose l'éditeur, avec des mangas qui peuvent se révéler utiles et qui réussissent à se démarquer des centaines d'autres séries disponibles tous les ans. Deux bonnes pioches, une toute nouvelle et une plus ancienne, à découvrir.

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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 10:49

Pour la première fois, cet article ne concernera pas une seule série mais deux. Et il s'agit de tout sauf d'un hasard. En effet, Bonne nuit Punpun, d'Inio Asano, et I am a hero, de Kengo Hanazawa, sont deux titres que l'on peut qualifier d'OVNI. Atmosphère singulière, partis pris graphiques, personnages loin des stéréotypes : les points communs ne manquent pas (notamment l'éditeur, Kana, dans sa collection Big Kana) et, en général, ces caractéristiques ont tendance à éloigner le lectorat habitué à un certain conformisme. Alors, forcément, lorsque l'on cherche des lectures différentes, comme c'est mon cas, c'est exactement le genre de titre qui attire l'attention. Et ça tombe bien, chacune des ses séries a vu son 5ème volume sortir dernièrement (16 novembre pour Punpun, 5 octobre pour I am a hero, dont le tome 6 est sorti en décembre).

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/bonne-nuit-punpun-manga-volume-5-simple-63058.jpg

 

Pour Inio Asano, habitué des séries courtes (Solanin, Un monde formidable, Le quartier de la lumière, Le champ de l'arc-en-ciel, La fin du monde avant le lever du jour), Bonne nuit Punpun est un nouveau défi puisqu'il s'agit de sa première série longue (qui se finira en 14 tomes). L'oeuvre d'une vie, l'histoire d'une vie, celle de Punpun Punyama, jeune garçon dont nous allons suivre les aventures pas vraiment roses sur le chemin de l'adolescence, et sans doute plus loin dans le futur. Dans ce titre, Inio Asano continue de nous montrer un Japon loin de celui idéalisé dans la plupart des autres mangas, et sans aucun doute bien plus proche de la réalité. Le titre tire une partie de son originalité de son graphisme. En effet, Asano a décidé que Punpun et sa famille seraient représentés par des poussins au trait grossier. Ceci ajouté aux personnages adultes au comportement exubérant rendent le titre unique, dans le fond et la forme. Mais il ne faut clairement pas se sentir rebuté par ces choix (ni par les couvertures, colorées et simpliste, montrant justement ces personnages poussins), qui servent totalement le récit. L'absence de chara-design de Punpun et sa famille aboutit à deux effets contraires : une unicité de nos héros, différents des autres et donc à part dans l'histoire, mais qui implique également une impossible identification et donc une universalité des personnages principaux de la série. Chacun peut alors s'imaginer sa propre famille Punyama...

 

http://www.journaldujapon.com/im/1295/2_large.jpg  

 

Passons au contenu de ce volume 5. Alors que notre héros Punpun quitte le collège pour le lycée, la vie de sa famille est toujours mouvementée. Pendant que sa mère vit une aventure sans grand avenir, son oncle est toujours aux abonnés absents et la petite amie de celui-ci habite désormais dans l'appartement du collégien. Une situation qui va mener à des évènements assez inattendus, même si l'on sentait, progressivement, que cela pouvait arriver... Punpun continue donc de grandir, voyant le comportement des adultes toujours aussi inexplicable et incohérent. Une société qui, finalement, marche un peu sur la tête...

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/i-am-a-hero-manga-volume-5-simple-61015.png

 

Kengo Hanazawa est lui nettement moins connu en France et pour cause, I am a hero est sa première oeuvre à paraitre chez nous. L'histoire ? Une invasion de zombies. Certes, dit comme cela, rien de bien original. Sauf que l'auteur ne fait rien comme les autres et cela se ressent immédiatement, dès la lecture du premier volume, qui aura du mal à convaincre totalement dans son fond mais surprendra agréablement dans sa forme. Les points communs avec Punpun ? En premier lieu, des personnages assez décalés (en tout cas si on les compare aux personnages habituels des mangas), avec un héros à la situation professionnelle peu enviable et souffrant d'hallucinations (les apparitions de I am a hero rappellent un peu celles de "dieu" dans Punpun). Cela donne un premier volume à l'atmosphère très étrange, et l'arrivée des "zombies" ajoute à la confusion. Un autre point commun entre les deux titres réside dans les partis pris graphiques, loin des standards de l'époque. Que ce soit dans la représentation des zombies, assez unique, ou, surtout, dans le découpage de certaines actions, Kengo Hanazawa fait preuve d'inventivité et de créativité. Alternant les points de vue, jouant beaucoup sur les plans fixes avec, page après page, une évolution des évènements se situant dans ce cadre, Hanazawa donne à son récit un dynamisme unique, offrant au lecteur des sensations nouvelles. De belles trouvailles, comme cette scène avec un avion dans le volume 2, se déroulant sur 3 doubles-pages. Bref, avec son personnage déconnecté de la réalité, son graphisme unique et une invasion de zombies en court, le titre ne ressemble à aucun autre et c'est sans doute pour cela que sa lecture est aussi jouissive, pour peu qu'on se laisse emporter.

 

http://i2.mangareader.net/i-am-a-hero/11/i-am-a-hero-1638195.jpg

 

Dans le volume 5 de la série, la fuite en avant continue pour notre héros Hideo et la lycéenne qui l'accompagne, Hiromi. La rumeur prétend qu'aller à la cinquième station du mont Fuji permet de se prémunir du "virus". C'est donc une réelle transhumance qui a lieu, Hideo et Hiromi se laissant emporter n'ayant que des bribes d'informations. Le côté "gore" de l'histoire prend une nouvelle dimension ici, avec des bébés zombies plutôt féroces. Et comme Kengo Hanazawa nous offre également quelques petites informations sur un mystérieux "prophète" et laisse planer le doute sur un personnage, la tension s'accumule et l'envie de lire la suite se fait encore plus forte, ce 5ème volume étant sans doute le plus réussi depuis le début de la série. Le tome 6 étant sorti début décembre, il fait lui aussi partie des achats prioritaires à venir...

 

Vous l'aurez compris, si les deux récits ont au premier abord peu de points communs, les similitudes dans le fond et la forme sont finalement assez nombreuses et donnent à ces titres ce fameux cachet, celui qui fait que leur différence intrigue, interpelle et finalement charme. Dans un marché très stéréotypé, des séries comme Bonne nuit Punpun et I am a hero réussissent sans peine à se démarquer et leurs diverses qualités ont de quoi séduire le plus grand nombre. Et entrer dans leur monde, c'est l'assurance d'un dépaysement enrichissant pour tout amateur de manga. Deux titres à lire impérativement.

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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 12:00

Tout d'abord, bonne année à tous ! Et on commence l'année en trombe avec l'une des bombes du moment.

 

Petit à petit, je grinotte mon retard de lecture... Cette fois-ci, c'est Ippo qui a retenu mon attention, avec les volumes 5 et 6 de la "saison 3", autrement dit les tomes 51 et 52 de la série. Oui, déjà 52 volumes ! Pourtant, lire Ippo n'est toujours pas lassant et George Morikawa s'en sort toujours aussi bien.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/ippo-manga-volume-5-saison-3-la-defense-supreme-61078.jpg

 

Lorsque débute ce 5ème tome, le combat pour le titre d'Aoki bat son plein. Bien décidé à récupérer une ceinture à sa portée, il donne tout ce qu'il a et met en place une stratégie qui semble s'avérer payante... Un combat comme on les aime, avec quelques passages humoristiques bien sentis et terriblement efficaces. Alors oui, on vibre moins que le combat pour la ceinture mondiale de Takamura et ceux de défense du titre national d'Ippo, mais cela reste d'un excellent niveau comme peu de shonen sportifs nous offrent. La transition habituelle entre deux combats est cette fois-ci consacrée aux retours sur le devant de la scène d'anciens adversaires d'Ippo, avec une jolie surprise en fin de volume...

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/ippo-manga-volume-6-saison-3-la-defense-supreme-63086.jpg

 

Le volume 6 est donc totalement axée sur cette transition, transition opérée entre le combat d'Aoki et la défense d'Ippo. Avant les habituels présentation de l'adversaire et entrainement intensif, nous avons droit à un court passage concernant l'autre homme fort de la série et personnage ô combien charismatique : Takamura. En effet, notre étalon va défendre sa couronne mondiale et fait, comme d'habitude, preuve d'une confiance en lui inébranlable, tout en nous gratifiant d'une de ses célèbres bourdes. On alterne donc, toujours aussi efficacement, les moments plutôt sérieux et ceux humoristiques. La suite consiste donc en une présentation du futur challenger (rencontré en fin de tome 5). Et le moins que l'on puisse dire, c'est que celui-ci est bien différent des précédents adversaires d'Ippo. Certes, il a lui aussi vécu des choses bouleversantes, un destin pas tout rose, mais son côté dégénéré mental le rend particulièrement flippant. Peut-être l'un des tous premiers "vrais méchants" de la série. Le combat à venir s'annonce terrible et la recherche d'une nouvelle arme pour Ippo très intéressante... Bref, une fois de plus, la suite devrait être palpitante !

 

Mais malgré le plaisir énorme pris à la lecture de chacun des nouveaux tomes d'Ippo, il ne faut pas se voiler la face et reconnaitre une certaine linéarité dans ce que nous propose Morikawa. Comme déjà dit, nous avons le droit à un combat, une petite transition, l'annonce d'un prochain, la présentation de l'adversaire, l'entrainement spécifique pour le vaincre, le combat, puis rebelote, encore et toujours. Comme déjà dit également, la série réussit pourtant à conserver un réel intérêt, notamment grâce à la multitudes de personnages secondaires suffisamment intéressants pour que le lecteur réussisse à accepter de passer plusieurs volumes sans voir son héros sur le ring. Camarades de clubs ou adversaires, tous ont pour point commun d'avoir un background développé par l'auteur, les rendant concrets et provoquant un sentiment de sympathie. Leur évolution, leur futur, leur passé, tout parvient à nous intéresser et nous rappelle également que si Ippo les a battu, certains pourraient encore se dresser sur sa route à l'avenir... Et c'est là que l'on repense à Miyata, désigné grand rival, et dont le combat avec Ippo se fait attendre fébrilement. 

 

A l'instar d'autres séries au long cours, Ippo continue à passionner sans grosse baisse de régime. Malgré un scénario plutôt linéaire et redondant dans la forme, quelques nouveautés permettent de voir encore loin (l'objectif de Takamura, le futur objectif d'Ippo...) et c'est tant mieux : en octobre dernier, le tome 101 de la série est sorti au Japon. Nous venos donc à peine de dépasser la moitié du récit de Morikawa... Qui dit retard de lecture dit aussi retard d'achat : le volume 7 de cette saison 3 est déjà sorti, et il fera partie, avec Higanjima 21, des priorités d'achats. Ippo, c'est LE shonen sportif actuel, celui de référence. A posséder absolument (d'autant que le succès de la saison en cours influe sur la possibilité de publication des prochaines saisons...)

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 12:56

Je vous en avais déjà un peu parlé auparavant et il est sorti cette semaine : le bilan de l'ACBD 2012. Qu'est-ce que l'ACBD ? C'est en premier lieu le sigle de l'Association des Critiques et journalistes de Bandes Dessinées. Il s'agit également de l'association remettant le Prix Asie de la critique ACBD, décerné depuis quelques années lors de la Japan Expo et qui a vu des titres comme Gen d'Hiroshima (dont l'auteur est décédé récemment), Undercurrent ou Pluto être récompensés. Il s'agit aussi, et surtout, de l'une des seules sources totalement fiable pour avoir un bilan de l'année écoulée pour le 9ème art. Plus d'infos sur leur site : http://www.acbd.fr/

 

 

C'est donc de ce fameux bilan annuel (vous pouvez trouver les précédents sur leur site internet) dont nous allons parler ici, en nous concentrant sur la partie manga/bande dessinée asiatique. Certes, comme on peut le lire dans ces bilans, les membres de l'ACBD ne semblent pas parfaitement maitriser le sujet et c'est bien parce que le manga a pris une grosse place sur le marché actuel qu'ils en parlent... Mais ne faisons pas la fine bouche et tentons une petite analyse des chiffres proposés. 

 

 

Le premier chiffre intéressant est celui du pourcentage que représentent les mangas dans le nombre de BD lues. Alors que la bande dessinée "classique", dite franco-belge, représente 37% des BD lues (chiffres résultant d'une étude de 2011 menée par la BPI et le DEPS et disponibles sur le site citebd.org), les mangas et la bande dessinée asiatique représente tout de même 23% des BD lues contre 15% pour le comics. Bon, il reste encore 15% autres dont nous ne connaissons pas le détail mais cela n'est guère important. Si, à l'avenir, d'autres chiffres paraissaient nous permettant d'avoir une idée de la progression de celui-ci, cela serait évidemment bien mieux. Mais c'est une donnée intéressante malgré tout.

 

 

Autre chiffre intéressant, il s'agit cette fois de celui résultant d'une étude du marché du manga sur la période janvier/mai, d'après Ipsos et Livres hebdo. Selon ces chiffres donc, le marché du manga a perdu 2.6% en valeur et 4.3% en nombre sur la période concernée. Une légère baisse donc, mais une baisse tout de même. On s'attend donc à, si ce n'est une diminution, au minimum une stagnation des parutions mangas pour l'année 2012 par rapport aux précédentes. Et bien que nenni !! Avec 1621 nouveautés, l'année 2012 propose 101 titres de plus que l'année 2011, ce qui en fait l'année la plus "productive" de l'histoire. Et alors que l'année 2011 voyait déjà 499 séries différentes paraitre sous nos contrées, ce sont désormais pas moins de 546 séries qui peuplent nos rayons mangas en librairies !!! Un véritable raz de marée qui explique aisément la difficulté rencontrée par les nouveaux venus pour se faire une place ces dernièrs années (Booken Manga, Kwari, Clair de lune, 12bis, Ankama, Samji...), d'autant plus si le marché est en baisse comme vu plus haut. Bref, une surproduction réelle et qui, étonnamment, ne trouve pas forcément son origine là où on le pensait au premier abord...

 

 

Car l'ACBD fournit également les chiffres par éditeurs et notamment le nombre de nouveautés sorties dans l'année, ainsi qu'une sorte de classement par part de marché (PDM, pourcentage de volumes vendus par l'éditeur sur le total des volumes vendus tous éditeurs confondus). Sans surprise, les 3 leaders du marché sont, dans l'ordre, Glénat (One Piece), Kana (Naruto) et Pika (Fairy Tail). Et si Kana est passé de 166 à 176 parutions annuelles (ce qui est déjà énorme en soi), Glénat est passé de 129 à 120 et Pika de 163 à 157. Les trois géants réunis ont donc proposés moins de nouveautés que l'année passée. A noter tout de même que la progression de Pika est importante, l'éditeur dépassant cette année le groupe Delcourt et Kazé Manga. Derrière ces trois mastodontes, l'ACBD ne nous permet pas d'y voir très clair puisqu'ils ne scindent pas les résultats de PDM des éditeurs du groupe Delcourt. On retrouve donc Tonkam, Akata et Soleil Manga dans une 4ème position peu représentative.  Néanmoins, si Akata poursuit sa gestion raisonnable et maintient toujours un niveau de nouveautés sensé (83 en 2012 contre 82 en 2011), Tonkam et Soleil explosent un peu les compteurs avec un passe de 138 à 152 pour le premier et de 107 à 119 pour le second, soit 26 nouveautés supplémentaires représentant une hausse de 10%. Et pourtant, lorsque l'on regarde les chiffres de tirage, ces éditeurs ne semblent pas posséder de véritables hits... En "5ème" position, nous retrouvons Kurokawa (Soul Eater, Les vacances de Jésus et Bouddha ou encore Blood Lad), qui aura proposé en 2012 10 titres de moins que l'année précédente (69 contre 79), pour une part de marché qui semble en grande progression. On notera tout de même qu'Ippo n'apparait plus dans les meilleurs tirages... Suit ensuite LE grand secoueur de cocotier du milieu avec l'éditeur "japonais" Kazé Manga (et sa filiale yaoi Asuka) et ses 194 nouveautés en 2012, record battu (contre 180 l'année dernière). Dépassé par Pika et Kurokawa, Kazé Manga n'est pas encore au top et peine à trouver une véritable locomotive, son blockbuster étant... Beyblade. Pour eux, 2013 devra être l'année du renouveau. Autre éditeur qui semble à la peine cette année en PDM, Ki-oon. Avec 10 nouveautés supplémentaires (96 contre 86), l'éditeur semble peiner un peu mais rien d'alarmant. Ubel Blatt marche toujours aussi bien, Pandora Hearts également, et The arms peddler aussi. Et ce ne sont pas les seuls... Attendons 2013 pour juger de l'état de forme de celui qui aura été l'un des principaux acteurs du marché des dernières années. Nous trouvons ensuite Panini, qui retrouve son niveau de 2010 (96 volumes parus en 2012 contre 65 en 2011). Une énorme hausse qui n'aura pas vraiment permit à l'éditeur de progresser, bien au contraire, lui qui était largement devant Ki-oon il y a 2 ans. Derrière, nous trouvons l'intrus Ankama, présent ici uniquement grâce au succès de Dofus et dont le catalogue manga semble condamner à disparaitre à peine après avoir débuté. Taifu, avec ces titres yaoi et hentai, ne fait pas vraiment recette. Par contre, en nombre de nouveautés, la progression est également très nette : 99 contre 84. Par contre, le bilan de l'ACBD est incomplet, puisque nous ne savons pas si ces chiffres tiennent compte de la nouvelle "filiale" Ototo, consacrée elle aux genres plus "classiques". On retrouve enfin en queue de peloton Doki-Doki, avec 39 nouveautés contre 46, et qui demeure dans son registre de petit éditeur qui ne fait pas de vagues. Stratégie peut-être finalement payante, même s'ils annoncent l'arrivée d'une grosse licence en 2013. On demande à voir. Casterman reste à la marge de tout ceci bien entendu, ne proposant que quelques mangas, malgré le réel succès de Thermae Romae. Mais avec seulement 20 nouveautés dans l'année (contre 26 l'année précédente), son poids est plus anecdotique qu'autre chose, malgré un catalogue de grande qualité. Pour les autres acteurs, l'ACBD les cite à peine, leurs chiffres n'étant disponibles que dans les annexes. Nous pouvons donc dire que Booken a proposé 16 titres en 2012, Kwari 39 (et sans doute encore moins cette année), IMHO 10 et nobi nobi, l'éditeur de livres illustrés, 7. 

 

 

Vous l'aurez compris, augmenter sa production n'est absolument pas synonyme d'augmentation de part de marché. On remarque même généralement un effet inverse, la surproduction permettant peut-être à certains d'équilibrer les comptes. Une fois encore, on ne peut qu'espérer avoir enfin atteint un pic et qu'une stagnation est en approche. Car avec le nombre de nouveautés hallucinant qui pullulent un peu partout, le lecteur perdu se réfugie encore et toujours vers les "valeurs sûres", à savoir les 10 titres représentant 90% des ventes du secteur. Le bilan de l'ACBD permet aussi, comme dit plus haut, de voir les tirages de certains volumes, nous permettant donc de faire une sorte de "classement des ventes". Certes, tirage ne signifie pas volumes vendus. C'est donc pour cela que je ne tiendrai pas compte des tirages des premiers volumes des nouveautés, les tirages des séries installées étant généralement évalués au plus proche des ventes espérées. Ce petit classement donnerait donc :

 

 

1°) Naruto (Kana)

2°) One Piece (Glénat)

3°) Fairy Tail (Pika)

4°) Black Butler (Kana)

5°) Bleach (Glénat)

6°) Bakuman (Kana)

7°) Hunter x hunter (Kana)

8°) Judge (Ki-oon)

9°) Pokemon (Kurokawa)

10°) Soul Eater (Kurokawa)

11°) Chi (Glénat)

12°) Ubel Blatt (Ki-oon)

13°) Vampire Knight (Panini)

14°) D Gray Man (Glénat)

15°) GTO shonan 14 days (Pika)

16°) Saint Seiya Lost Canvas (Kurokawa)

17°) Beyblade (Kazé Manga)

18°) Les gouttes de dieu (Glénat)

19°) The arms peddler (Ki-oon)

20°) Billy Bat (Pika)

21°) Kingdom Hearts (Pika)

22°) Switch girl (Akata)

23°) Buster Keel (Kana)

24°) Les vacances de Jésus et Bouddha (Kurokawa)

25°) Negima (Pika)

26°) Red Raven (Kana)

27°) Thermae Romae (Sakka/Casterman)

 

 

Pour les chiffres de tirages exacts, je vous renvoie vers le bilan de l'ACBD. Certains titres ont exactement le même tirage mais apparaissent ici dans l'ordre de la liste de l'ACBD. Mais plutôt que de mettre 10 ex-aequo... On remarquera que les titres dits "pour enfants", tels Pokemon, Beyblade, Kingdom Hearts, voire Chi, fonctionnent plutôt bien et semblent confirmer une tendance qui pousserait les parents à orienter leurs enfants vers les mangas. Les parents étant peut-être eux-mêmes d'anciens (ou actuels) lecteurs. Pas de bouleversement d'ailleurs dans les habitudes puisque le shonen occupe toujours le haut du pavé, le premier shojo, Vampire Knight, n'étant que 13ème. Il n'y a d'ailleurs que 2 shojo dans ces 27 plus gros tirages, avec la 22ème place de Switch Girl, LE blockbuster d'Akata. Les seinen peinent toujours à se faire une place, malgré les jolis tirages pour Les gouttes de dieu, Billy Bat, Les vacances de Jésus et Bouddha ainsi que Thermae Romae, permettant à Casterman de mettre pour le première fois dans ce top un titre qui n'est pas un Taniguchi. Les seinen visant un public plus adolescent fonctionnent aussi très bien, comme Ubel Blatt ou The arms peddler. Les retours de Berserk et Gunnm Last Order l'année prochaine devraient d'ailleurs encore renforcer ce constat.

 

 

En conclusion, et alors que le marché semble être en perte de vitesse, les éditeurs ne semblent pas vouloir ralentir la cadence des sorties, notamment ceux peinant à se faire une place de choix. Les augmentations de production ne sont en effet pas le fait des locomotives du secteur mais des acteurs secondaires. Une surproduction qu'il faudra un jour ou l'autre stopper net, pour la viabilité du marché. Les nouveaux éditeurs tentant l'aventure nous montrent à quel point il est difficile de récupérer une part du gâteau, même infime. Booken Manga a beaucoup souffert malgré quelques succès, Kwari semble parti pour rejoindre Samji et SeeBD dans les livres d'histoire, Clair de lune également, Ankama est en passe d'arrêter les frais, 12bis l'a déjà fait... Bref, nous souhaitons beaucoup de courage à Komikku et Isan Manga, les derniers venus, dont la tâche s'annonce ardue.

 

 

Et voilà, c'était le dernier article de l'année. Nous débuterons 2013 avec un article consacré aux tomes 5 et 6 de la saison 3 du shonen sportif cultissime Ippo. Pour vous tenir au courant des nouveaux articles du blog et des autres actualités mangas, plusieurs possibilités : la newsletter (à droite), Facebook (à droite) et Twitter (toujours à droite). Sinon, pour les commentaires, c'est juste en-dessous. ;)

 

 

Bonne année à tous, meilleurs voeux et à l'année prochaine !

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 12:25

Je rattrape progressivement mon retard de lecture et me voici donc à lire le tome 20 d'Higanjima, sorti 7 mois après le tome 19, alors que le tome 21 est déjà sorti ! (le 5 décembre précisément) Nous aurons donc eu droit à 3 tomes dans l'année contre aucun en 2011. Le rythme devrait être le même par la suite et comme il reste encore 12 volumes avant la fin de la série (qui a depuis connu une suite au Japon, toujours en cours avec déjà 8 tomes parus), nous devrions avoir la fin des aventures d'Aki et de ses camarades sur l'île des vampires pour fin 2016. Tout cela nous mène donc bien loin...

 

http://www.soleilmanga.com/images/mangas/741_big.jpg

 

Mais revenons à ce tome 20. Nos chers humains savent ce qui leur reste à faire pour vaincre Miyabi. Mais pour cela, ils doivent reprendre le contrôle de l'île et c'est donc une guerre totale humains/vampires qui va avoir lieu. Le maître, accompagné de ses hommes, et Aki, soutenu par ses camarades qui se sont fortement endurcis depuis leur arrivée, lancent donc l'offensive sur le premier village sur leur route. Mais une rumeur prétend que chaque village serait protégé par un "démon", c'est vampire énorme et surpuissant que l'on a déjà rencontré par le passé. Et il semblerait bien que ce ne soit pas qu'une rumeur...

 

 

 

C'est donc un tome fortement axé action auquel nous avons droit. L'assaut sur le village et violent, les combats sanglants, et le tout comme toujours très efficace. Puis vient ce que l'on attendait, c'est-à-dire l'apparition du démon. Plutôt original (on n'imagine pas de vampires de ce style normalement), ce démon va donner du fil à retordre à nos héros et il va falloir faire preuve d'audace (d'inconscience ?) pour s'en sortir indemne...

 

 

 

Le plus étonnant avec Higanjima, c'est cette facilité déconcertante que l'on a à se replonger dans le bain. Koji Matsumoto a créé un titre en grande partie centré sur l'action et, du coup, le temps d'attente entre chaque volume n'est pas un obstacle infranchissable. Alors certes, quand on voit les qualités du titre, on se dit que plus de 3 volumes par an serait une excellente chose. Mais n'en demandons pas trop et savourons chaque nouvel opus, surtout s'ils sont toujours de cette qualité. On reconnaitra, malgré tout, que l'auteur a déjà fait bien mieux que ce tome 20 qui, s'en être particulièrement exceptionnel, est surtout très efficace et produit toujours cet effet addictif qui pousse à vouloir lire la suite. Et, comme je le dis souvent, c'est toujours bon signe. Sur ce, je vous quitte, en mettant en tête de liste de mes prochains achats le tome 21. Et si vous en avez l'occasion, lisez Higanjima, c'est de la bombe !!

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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 12:50

Non, vous ne rêvez pas. L'étrange Noël de Monsieur Jack dont je vais vous parler est bel et bien un manga. Evidemment, il s'agit d'une adaptation du film de Tim Burton commandé par Disney à la Kodansha. C'est d'ailleurs à l'occasion de l'arrivée de l'univers Disney chez Pika que cette adaptation est apparue chez nous (avec, entre autres, Princesse Kilala et Kingdom Hearts). 

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/l-etrange-noel-de-monsieur-jack-manga-volume-1-simple-59894.jpg

 

Autant vous le dire tout de suite, malgré une copine fana de Tim Burton, L'étrange Noël de Monsieur Jack ne fait pas partie des films du réalisateur que j'ai eu le plaisir de visionner. C'est donc avec un oeil totalement neuf que je découvre l'histoire et je ne vais donc pas pouvoir faire de comparaisons entre le support original (que je regarderai prochainement et qui donnera sans doute un article, histoire d'entre en écho avec celui-ci) et cette adaptation. 

 

 

Le synopsis proposé par l'éditeur : La ville d’Halloween est peuplée de gens bizarres qui ont un goût prononcé pour les farces macabres. Une fois par an, ils célèbrent Halloween en organisant une gigantesque fête au cours de laquelle toutes les manifestations d’humour noir sont permises et même encouragées. Jack Skellington, le roi des citrouilles est le grand ordonnateur de ces festivités. Au lendemain de la fête d’Halloween, il erre en solitaire, à la recherche d’idées pour la prochaine fête. Fatigué, il décide de quitter la ville. C’est alors qu’il découvre par hasard la ville de Noël qui rayonne de joie et de liesse. Il rentre chez lui avec la ferme intention de contrôler la fête de Noël, et fait kidnapper le Père Noël par trois garnements…

 

http://www.planetebd.com/dynamicImages/album/page/large/18/09/album-page-large-18092.jpg

 

Avec la ville d'Halloween, on est en plein dans l'univers habituel de Tim Burton. Le chara-deisgn proposé par Jun Asuka (qui semble avoir fait 2 autres one-shot, dont un autre titre de la collection Disney de Pika, Puchi no Nikki) semble très proche de celui du film et s'adapte parfaitement au style manga. De ce côté-là, on ne ressent pas le décalage que l'on aurait pu pressentir. Le récit nous offre son lot de personnages plus excentriques les uns que les autres (le maire, Oogie Boogie, le docteur Finkelstein...), son lot de rebondissements, son lot de passage que l'on imagine chantés dans le film, sa petite histoire d'amour... Bref, du très classique plutôt efficace.

 

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Mais même si l'on a pas vu le film comme moi, et si les passages chantés semblent faire perdre un peu de la magie du support original (si l'on en croit certaines critiques ayant vu, elles, le film), l'aspect qui semble le plus souffrir du passage au format manga et le côté noir et oppressant de la ville d'Halloween. En effet, lorsque Jack quitte la ville et découvre par hasard Christmas Town, opn le voit s'émerveiller des couleurs qu'il découvrent, des sourires des habitants... Alors que l'on ne réalisait pas forcément qu'Halloween Town était aussi sombre, triste et terne (malgré les décors de cimetierre et les personnages difformes), les propos de Jack nous y font penser et l'impression d'avoir raté quelque chose se fait tenace. 

 

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Et finalement, ce qui ressort de la lecture est une envie irrépressible : celle de voir le film afin de jouer au jeu des 7 erreurs et voir si les impressions ressenties sont dans le vrai. Peut-être est-ce là le signe d'un one-shot réussi ? Dans tous les cas, L'étrange Noël de Monsieur Jack de Jun Asuka offre un divertissement intéressant et donnant envie de découvrir l'oeuvre d'origine de Burton. Mission accomplie finalement.

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 19:32

Le premier article comics aurait du être consacré au chef d'oeuvre Watchmen, de Dave Gibbons et Alan Moore. Mais, ayant mis plus de 5 mois à lire le titre, une relecture s'impose afin de livrer un billet correct et plus complet. L'honneur d'ouvrir la catégorie comics du blog revient donc à... (roulement de tambours - totalement inutile vu le titre de l'article) : The Crow, de James O'Barr. 

 

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Quand on entend The Crow, on pense au film avec Brandon Lee, celui dans lequel le fils de Bruce Lee trouva la mort. On pense aussi à ce Eric, revenu d'entre les morts pour se venger, et de ce corbeau, guide de ce mort-vivant au visage grimmé. Par contre, on ignore le plus souvent qu'au départ de tout ceci, il y avait un comics, signé James O'Barr.

 

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Et ce que l'on ignore également, c'est que l'origine et la génèse de The Crow, le comics de James O'Barr, est assez sombre. En effet, l'auteur, âgé d'une vingtaine d'années, voit sa vie basculer le jour où sa petite amie est tuée par un chauffard. Rongé par la tristesse, la haine et le désespoir, O'Barr débute alors The Crow, sa première oeuvre, en 1981, en faisant un véritable exutoire de sa colère et des ses envies de vengeance. La version "définitive" comme le stipule le nom de cette édition reprend un grand nombre de planches originales, auxquelles ont été ajoutées des planches non publiées initialement (un impératif technique obligeant O'Barr a retiré quelques planches de ses comics lors de leur première édition), des planches retravaillées (car l'auteur considère qu'il n'avait pas assez de talent à l'époque pour donner à ses dessins le volume qu'il souhaitait) et une nouvelle fin. Voilà, en gros, pour le contexte, contexte que vous pourrez élargir en lisant les divers petits textes de James O'Barr lui-même, de John Bergin (à qui l'on doit notamment une B.O. de The Crow) et de A.A. Attanasio (auteur de science-fiction).

 

 

Passons maintenant au plus important : le comics The Crow. Vous l'aurez compris, l'ouvrage est à la base de l'univers que nous connaissons et que j'ai personnellement découvert via le second film, celui avec Vincent Pérez (et oui, nous faisons tous des erreurs...). Si le film ne brille pas particulièrement par son fond, la forme m'a plus intrigué, notamment cette ambiance oppressante dûe aux jeux de lumières. Et puis ce personnage maquillé presque comme un clown qui revient d'entre les morts pour se venger accompagné d'un corbeau, ça marque un adolescent... C'est donc cette ambiance, cette atmosphère particulière que je souhaitais retrouver dans le bouquin d'O'Barr, et le moins que l'on puisse dire est que je n'ai pas été déçu.


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Deux premières pages, avant même le début du récit, mettent dans l'ambiance. Jouant toutes les deux sur les contrastes, la première entre dans le style "brut" de James O'Barr lorsque la seconde nous renvoie à ses dessins plus doux, aux tons pastel. Passés les mots de James O'Barr et John Bergin, ainsi que la page hommage à Brandon Lee (décès qui affecta beaucoup O'Barr), nous entrons dans le vif du sujet avec un The Crow prenant une pose très inspirée de certains rockeurs tels Iggy Pop ou The Cure (et pour les fans de mangas, on peut penser aussi à un personnage issu tout droit de Jojo's Bizarre Adventure). Si le graphisme va quelque peu évoluer durant la lecture de ce volume, il n'est jamais de faible qualité et permet immédiatement d'entrer dans l'ambiance, avec le début de la vengeance de notre "héros". En apparence très linéaire (The Crow va devoir éliminer un à un les agresseurs de sa petite amie), le récit que nous propose James O'Barr va alterner habilement le "présent" avec des bribes du passé, nous permettant de faire le lien et, surtout, nous permettant de mieux comprendre la haine qui habite Eric tant son amour pour Shelly semblait fort. Et beau. Terriblement beau. Ces moments de paix et d'amour sont ceux où O'Barr change de technique de dessin et nous offre ces pages aux tons pastel, donnant l'impression d'être des tableaux plus que des planches. Le contraste est alors encore plus saisissant lorsque l'on revient aux passages plus rudes, durs, violents et empreints de haine

 

http://ww1.prweb.com/prfiles/2010/11/15/4226624/crow1.jpg

 

Vous racontez l'histoire de The Crow n'aurait pas d'intérêts, d'autant que tout le monde la connait plus ou moins. Un couple assassiné par des voyous, l'homme qui revient d'entre les morts guidés par un corbeau et qui va se venger en tuant ses tortionnaires jusqu'au dernier. L'essence même de The Crow n'est pas à chercher dans son récit, très classique au demeurant, mais plutôt dans son histoire d'amour, qui touche toute personne ayant un brin de sensibilité et tenant suffisamment à quelqu'un pour comprendre Eric.  Car, comme le dit Bergin, The Crow est une lettre d'amour avant tout.

 

http://freneticarts.com/files/images/bd/The_Crow__Edition_Definitive_416/FA_image_00034393.jpg

 

On trouvera également, soit entre les différents chapitres soit directement à l'intérieur de ceux-ci, des extraits de poèmes, de chansons, des citations (du Baudelaire notamment) renforçant souvent l'aspect mélancolique du récit. Cette édition se termine par quelques illustrations, dont certaines en couleurs, toutes du plus bel effet et rendant un bel hommage au personnage principal à l'origine d'une légende désormais universelle.

 

 

Vous l'aurez compris, The Crow est un véritable coup de coeur qui, s'il n'est pas exempt de défauts et de faiblesses par moments, prend aux tripes et marque son lecteur. Et finalement, c'est bien tout ce que l'on demande à une oeuvre, quelqu'elle soit : qu'elle nous touche. Et James O'Barr y est parvenu à merveille, nous faisant parfaitement ressentir son chagrin immense et son irrépressible haine. Une oeuvre indispensable, tout simplement.

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 10:42

Après le bilan sur les ventes de l'année au Japon et un premier bilan personnel sur les nouvelles séries proposées par nos éditeurs pour cette année 2012, un petit point sur le reste de la production, par éditeurs toujours, ne peut pas faire de mal. Nous allons donc faire le tour des séries en cours chez les différents éditeurs, en se limitant bien entendu à mes lectures.

 

Si j'ai un peu mis de côté Soil, chez Ankama, c'est plus une fois encore par abondance de titres à lire et acheter que par véritable choix. Même s'il faut avouer que l'auteur vit dans son monde et qu'il n'est pas toujours aisé d'y trouver sa place. Quant à l'avenir de l'éditeur, pas sûr qu'il rime avec manga dans les années qui viennent...

 

Booken Manga a titillé mon intérêt avec Ares, dont chaque tome semble supérieur au précédent. On attend désormais des nouvelles de l'éditeur, en espérant que sa situation s'améliore rapidement. Apparemment, pas de soucis à se faire mais il faut avouer que ce qui se passe autour de lui n'est pas forcément rassurant. Je n'ai pas poursuivi les autres titres de Booken, et certains volumes 1 n'ont même pas encore été lus... Trop de lecture en retard...

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/ares-the-vagrant-soldier-manhwa-volume-4-francaise-51237.jpg

 

Côté Casterman, l'année aura été marqué par la fin de l'excellent Blessures nocturnes, dont le dessinateur, Seiki Tsuchida, est décédé dans l'année. Pour plus d'infos sur la série, faites une petite recherche sur le site. Il s'agit en tout cas de l'un des des titres m'ayant le plus marqué de ces dernières années, avec un contenu souvent émouvant et nous narrant les actions d'un homme que l'on ne peut que respecter.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/blessures-nocturnes-manga-volume-10-simple-54113.jpg

 

S'il est un éditeur au top côté nouveautés mais également côté séries en cours, c'est bien Akata/Delcourt. Cette année aura vu la fin de l'excellent Syndrome 1866 et celle d'un drôle de père, moins convaincante que le reste de la série pourtant de grande qualité. Côté séries en cours, AscensionPrincess Jellyfish et surtout l'excellentissime Dossier A ont poursuivi leur petit bonhomme de chemin, pour notre plus grand bonheur. Cela va peut-être paraître comme du matraquage mais Akata fait clairement partie de la crème des éditeurs niveau intérêt global du catalogue. De fait, certains titres qui ne font pas encore parti de ma collection ne devraient pas tarder à venir rejoindre leurs camarades...  

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/syndrome-1866-manga-volume-10-francaise-50987.jpghttp://img.manga-sanctuary.com/big/princess-jellyfish-manga-volume-6-francaise-60604.jpghttp://img.manga-sanctuary.com/big/dossier-a-manga-volume-13-francaise-57508.jpg

 

Chez Doki-Doki, l'année aura été marquée par la très bonne conclusion de l'un des meilleurs shonens de ces dernières années, Full Ahead Coco. Le titre d'Hideyuki Yonehara s'est terminé en janvier et cet ultime volume clôt avec brio les aventures de nos pirates au grand coeur. Bonne nouvelle : une suite à débuter au Japon cette année ! On apprécié toujours autant Broken Blade et Giga Tokyo Toybox, malgré le rythme lent du premier. Pour le reste, le catalogue de l'éditeur séduit de moins en moins et les titres suivis se font de plus en plus rares.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/full-ahead-coco-manga-volume-29-simple-50247.jpg

 

Head Trick continue de nous offrir de belles tranches de n'importe quoi chez E.D Editions. Ce mélange de foot, de baston et d'aventures fonctionne toujours aussi bien et, pour ne rien gâcher, il est le fruit de travail de compatriotes. Bombons le torse et soyons fiers pour une fois !

 

Chez Glénat, un grand nombre de séries en cours ou terminées cette année, avec notamment les rééditions deluxe de Dragon BallDr Slump et Kenshin mais aussi Team Medical DragonChiCyborg 009Peace MakerOne PieceDream Team et la fin de Naru Taru ou Nanja Monja. De bonnes lectures dans l'ensemble, alternant le shonen d'aventure, sportif ou vintage avec des titres plus "mûrs". Légère déception avec la fin de Naru Taru, encore plus légère mais déception tout de même avec celle de Nanja Monja. One Piece a de plus en plus de mal à me convaincre tome après tome alors que Dream Team et Chi sont toujours de très agréables moments de lecture. La fin de Ashita no Joe va attendre encore quelques semaines avant de venir rejoindre ma bibliothèque. Un bilan dans l'ensemble assez mitigé pour un éditeur historique du marché français, qui ne réussit à m'enthousiasmer que de manière sporadique désormais.

 

Côté Kana Editions, on notera la fin de quelques très belles surprises, comme La cité Saturne et Muhyo et Roji. Et si les rééditions de Monster et Saint Seiya trônent sur mes étagères, Kana est surtout le pourvoyeur de titres comme Bakuon RettoHotaruRealLe samourai bambouSawakoNura le seigneur des yokais ou encore Ushijima et Le pavillon des hommes. Que de la bonne came, accompagnée par les titres historiques du catalogue : Naruto et Hunter x Hunter, dont 2 volumes sont parus en 2012 et un titre devenu majeur, Black Butler. Bref, Kana semble avoir encore de beaux jours, avec un catalogue alternant intelligemment blockbusters et titres plus confidentiels. Une belle alchimie, renforcée par la collection Made In et la collection Sensei. Peut-être l'éditeur qui peut mettre tout le monde d'accord, amateurs de mangas "classiques" autant qu'adeptes de titres plus "confidentiels".

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/la-cite-saturne-manga-volume-7-simple-54167.jpghttp://img.manga-sanctuary.com/big/bakuon-retto-manga-volume-16-simple-61013.pnghttp://img.manga-sanctuary.com/big/hotaru-manga-volume-13-simple-63064.jpg

 

Tournons-nous désormais vers nos amis japonais de Kazé Manga. Bon, ok, la maison n'est pas totalement japonaise. Mais l'influence de la ShoPro sur l'essor de l'éditeur est évidente. Avec les fins d'IkigamiRainbowMy Girl et Shi Ki, l'année 2012 aura vu se terminer d'excellents titres chez l'éditeur, pas forcément compensés par les arrivées. Gunslinger Girl est toujours aussi bon alors que la fin est désormais toute proche, Sprite intrigue toujours autant mais devra commencer à donner des réponses sous peine de désamour et Blue ExorcistBeelzebub et Toriko permettent à Kazé d'occuper le terrain du shonen, même si de mon côté, je n'ai pas encore réussi à suivre assidument l'un d'eux. La sortie du Coeur du Thomas montre que l'éditeur souhaite diversifer pleinement son catalogue et pourrait donc, à l'avenir, tendre vers un profil à la Kana.

 

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Grand pourvoyeur personnel de nouveautés (cf l'article précédent), il est également forcément grand pourvoyeur de séries en cours : 62 volumes de Ki-oon en plus dans ma collection cette année. Au rayon des bonnes surprises, Crimson Prince continue à me charmer sans forcément faire d'étincelles. Le ton de la mangaka me sied à merveille et je n'en demande pas forcément plus, tout comme avec Bride Stories, toujours aussi efficace. Amanchu et Blood Alone sont un peu dans le même cas, malgré quelques défauts loin d'être rédhibitoires. L'année aura surtout vu le retour d'Ubel Blatt et Witch Hunter laissant plutôt interrogateur, et la fin de l'excellent Run Day Burst. Pour le reste, on va du moyen (Pandora Hearts, Kurokami, Le berceau des esprits...) au médiocre (Artelier collection, Tripeace, Karneval...) Une année en dents de scie donc, mais avec quelques perles comme cités plus haut dans les tops de l'année. L'éditeur devient un peu touche à tout et réussit à charmer autant les lectrices que les lecteurs. L'un des piliers du marché français désormais.

 

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Chez Kurokawa, c'est presque le désert. Mais qualitativement, ce n'est que du très très bon. Jugez plutôt : Yotsuba, Les vacances de Jésus et Bouddha et Ippo. Bref, ce qui se fait de mieux dans le genre. Peut-être l'éditeur dont je suis le plus satisfait tout compte fait, même si j'ai beaucoup de mal à me retrouver dans le reste de son catalogue... Il se pourrait bien que 2013 me voit lorgner un peu plus par là, Magi me faisant sacrément de l'oeil et l'arrivée de Silver Spoon également.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/yotsuba-manga-volume-11-simple-56852.jpghttp://img.manga-sanctuary.com/big/les-vacances-de-jesus-et-bouddha-manga-volume-4-simple-61086.jpghttp://img.manga-sanctuary.com/big/ippo-manga-volume-7-saison-3-la-defense-supreme-63087.jpg

 

Ayant déjà parlé de Kwari et d'Ototo Manga, je vais directement passer au célébrissime Panini Manga. L'éditeur a sorti quelques séries de la tombe et je me suis donc procuré les volumes sortis de Sidooh, mais sans les avoir encore lus. All rounder Megumu semble avoir rejoint ses camarades dans le cimetière et il devient donc difficile d'oser tenter l'aventure Panini. Stardust Wink, petit shojo sans prétentions, n'a d'ailleurs pas résisté à ce sentiment de lassitude. Les gros pavés de Daydream et Shigurui devraient malgré tout rejoindre ma collection en 2013. S'ils sont encore trouvables... Un énorme point d'interrogation, année après année. Une énigme.

 

En parlant d'éditeur qui enterre certains de ses titres, Pika Editions est pas mal non plus dans le genre. On poursuit donc, à un rythme faiblard, Alive Last Evolution, Kekkaishi et Nodame Cantabile, les deux derniers étant clairement dans le top du top actuel. Le nouveau GTO, 14 shonan days est plutôt sympa, mais passe dans les non prioritaires depuis plusieurs mois. Yozakura Quartet, quant à lui, à rejoint la pile des bouquins à vendre... L'arrivée de Chihayafuru en 2013 me fait saliver, en espérant un destin différent de certaines perles, comme 7 Seeds, qui nous ont malheureusement quittées cette années.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/kekkaishi-manga-volume-29-simple-55610.jpghttp://img.manga-sanctuary.com/big/nodame-cantabile-manga-volume-14-simple-53174.jpghttp://img.manga-sanctuary.com/big/alive-last-evolution-manga-volume-17-simple-52728.jpg

 

Chez Soleil Manga, on aura savouré avec délectation les retours de Dorohedoro et Higanjima, deux véritables tueries injustement boudées par le public français. Deux diamants qui mériteraient vraiment un succès populaire et dont on ne vantera jamais assez les qualités. Lamento aura par contre était un véritable supplice... L'année prochaine sera celle des 10 ans du catalogue de l'éditeur et plusieurs surprises semblent être au programme. Un éditeur en net progrès, notamment depuis son rachat par Delcourt (également propriétaire d'Akata évidemment, mais aussi de Tonkam). A noter la collection "Classiques", que je n'ai personnellement pas débuté mais qui me fait sérieusement de l'oeil.

 

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Taifu Comics ne faisant désormais plus que dans le hot garçons/filles, un seul titre suivi cette année (et dont il faut que je me procure l'ultime tome), Kyoko Karasuma. Un graphisme léché mais un récit qui s'est un peu perdu en route. En tout cas, les auteurs seront à suivre dans l'avenir, surtout s'ils accélèrent leur rythme de publication.

 

On finit donc ce "petit" tour avec TonkamFushigi Yugi - la légende de Gembu est de retour, mais pas forcément pour le meilleur. Peut-être qu'une lecture à la suite des volumes changerait le ressenti. Gantz, Hakaiju et Ichi the killer ont fait les frais de la réduction de mes achats, au moins temporairement. Le premier a lancé son arc final, le second propose un récit catastrophe haletant et le troisième peine à convaincre sur la durée mais demeure quelque peu culte. A voir donc. Crimson Hero lui, très bon shojo sportif dont la lecture est toujours un plaisir, est la grosse satisfaction de l'année chez l'éditeur. 

 

Voilà donc pour le bilan 2012 de mes lectures. L'année 2013 sera sans doute moins prolifique en titres achetés, l'accent étant porté désormais sur la qualité (ce qui demeure assez subjectif, j'en conviens). Les éditeurs ont débuté leurs annonces pour cette nouvelle année, certains semblent avoir un avenir assez sombre (Clair de Lune, Kwari, Booken Manga), d'autres débutent à peine ou vont débuter (Komikku éditions, Isan Manga), certains vont peut-être poursuivre leur ascension (Kazé Manga, Ki-oon), tout ceci en conservant un oeil sur le Japon et la fin annoncée de certains gros hits, comme Bleach et Naruto. Leus successeurs n'existent toujours pas et cela pourrait se ressentir sous nos contrées, notamment dans la hiérarchie des éditeurs... Bref, on reste dans l'attente de ce qui se passera dans l'archipel, en espérant que les derniers hits encore inédits (Space Brothers et Attack on Titan en tête) pointent le bout de leur nez.

 

Sur ce, bonnes fêtes de fin d'année à tous et à toutes. Pour suivre l'actualité du blog et me faire part de vos commentaires (outre en en laissant directement ci-dessous ^^), 3 moyens : la newsletter, la page Facebook du blog ou le compte Twitter du blog

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 21:41

Et oui, l'année arrive à son terme. Et avec la fin de l'année coïncide souvent l'heure des bilans et il est donc venu pour moi de revenir sur ces 12 derniers mois mangaesques, qui m'aura vu récupérer près de 400 nouveaux volumes dans ma collection (oui, plus de un par jour...). Une cinquantaine de nouvelles séries dans le lot, avec d'excellentes surprises, des bonnes surprises, mais aussi des déceptions et des titres m'ayant totalement laissé de marbre. Bref, plus le temps passe et plus la sélection des titres que je lis se fait ardue, ce qui explique en partie mon souhait de quitter le staff de Manga Sanctuary. Fini les SP avec un nombre conséquent de titres moyens, place aux choix réfléchis et étudiés afin de limiter les grosses bonnes bouses qui ont tendance à pulluler depuis quelques temps dans nos rayons... Mais arrêtons le hors sujet et débutons par LA nouvelle série de l'année 2012 (oui, c'est un choix personnel mais la désigner ainsi fait nettement plus classe) :

 

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Et oui, la nouvelle série d'Hideki Arai (auteur précédemment de l'excellent The world is mine chez Sakka/Casterman et bien entendu de Ki-Itchi première série du nom chez Akata/Delcourt), est une véritable tuerie qui donne envie de lever le point comme son héros sur la couverture du troisième volume, dernier paru à ce jour en France. Ki-Itchi VS (au cas où vous n'auriez pas encore compris) fait partie de ces très rares mangas réellement militants, montrant avec justesse et sans faux semblants une réalité révoltante. Et comme souvent, c'est à Akata que l'on doit la sortie du titre, éditeur désormais spécialiste des séries qui font réagir. Plus d'infos sur Ki-Itchi VS sont disponibles via la critique du volume 1, du volume 2 et du volume 3. Lire Ki-Itchi VS, c'est l'adopter ! Alors foncez, les lectures intelligentes ne courant malheureusement pas les rues... (et pour ceux qui se sentiraient rebutés par la fait qu'il s'agisse de la suite de Ki-Itchi, sachez que cette série peut se lire indépendamment, les faits majeurs de la première étant rappelés ici).

 

Passons désormais aux autres titres de cette année passés entre mes mains, en essayant d'être le plus exhaustif possible (sachant qu'une partie n'ayant pas été lue, il y aura quelques "trous"...). Le listing se déroulera ainsi : en premier lieu, les vraies bonnes surprises, celles qui n'ont pas déçu et dont j'attends la suite de pied ferme. En gros, une sorte de "best-of" de l'année écoulée. Viendra ensuite le temps du bilan des nouveautés par éditeurs, avec les titres moins convaincants et ceux franchement décevants. 

 

Commençons donc par les bonnes surprises nouveautés de l'année. 9 séries se détachent parmi les 55 nouveautés achetées et lues dans l'année (les titres non lus n'entrent bien entendu pas dans ce décompte), avec naturellement une prédominance du seinen. Pour continuer les louanges sur Akata/Delcourt, LE one-shot de l'année et sans conteste pour moi L'affaire Sugaya, de Kenichi Tachibana et Hiroshi Takano.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/l-affaire-sugaya-manga-volume-1-simple-47958.jpg

 

Basée sur une histoire vraie, ce récit nous fait suivre des journalistes d'investigation qu enquêtent sur une possible erreur judiciaire et se mettent sur la piste d'un tueur en série en liberté... Dénonçant habilement les failles d'une justice parfois trop rapide, ce titre montre une fois de plus que le manga intelligent, ça existe. Pour la critique, direction Manga Sanctuary cette fois, le blog n'existant pas encore lors de la parution du titre.

 

Du côté de Sakka/Casterman, difficile de passer à côté de l'évènement éditorial de l'année, Thermae Romae.

 

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Si le concept peut sembler répétitif, Mari Yamazaki réussit à faire aisément passer la pillule avec un humour efficace et des changements d'orientation bien pensés. Si le titre n'est pas le chef d'oeuvre que l'on aurait pu espérer, il est en tout cas loin d'avoir déçu jusqu'à présent. Et comme la série s'annonce courte... Sur le blog, vous pourrez retrouver la critique du tome 1 et celle du tome 2.

 

Continuons un peu avec les titres attendus et dont on ne doutait pas vraiment des qualités avec l'inégalable Naoki Urusawa et son nouveau bébé Billy Bat, chez Pika Editions.

 

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A chaque nouvelle série de l'auteur, on se demande s'il réussira encore à nous étonner, nous passionner, nous emmener là où ne souhaiterait pas aller mais où on va finalement volontiers : son univers. Et avec le mystère de la chauve-souris à travers le temps et l'espace, le papa de Monster et autres 20th Century Boys parvient une fois de plus à nous captiver. Comme il est désormais habituel, seule la conclusion de la série et son déroulement nous permettrons de juger si nous avons là un très bon titre pas forcément bien achevé ou un véritable chef d'oeuvre. Les critiques des volumes 1, 2 et 3 sont disponibles sur Manga Sanctuary.

 

Au rayon des titres attendus du fait de leur auteur, 3 autres oeuvres réussissent à sortir leur épingle du jeu avec brio dans un marché saturé en nouveautés. Inio Asano (Solanin), avec l'OVNI Bonne nuit Punpun chez Kana, Harold Sakuishi (Beck) avec sa vision très personnelle du célèbre dramaturge brittanique dans 7 Shakespeares chez Kazé Manga et enfin Tetsuya Tsutsui, auquel le premier (et actuellement seul) numéro de Il était une fois... était consacré, avec sa dernière série à ce jour, une création 100% Ki-oon, Prophecy.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/bonne-nuit-punpun-manga-volume-5-simple-63058.jpghttp://img.manga-sanctuary.com/big/7-shakespeares-manga-volume-3-simple-61053.pnghttp://img.manga-sanctuary.com/big/prophecy-manga-volume-1-simple-57413.jpg

 

Le premier est un titre très ambitieux de la part de son auteur, qui prend le pari de nous faire suivre la vie d'un enfant comme les autres, Punpun, de son enfance à l'âge adulte. La grosse particularité du titre, outre son ton pas forcément très optimiste et sa vision de la société nippone loin d'être idéalisé, est son graphisme totalement unique où la spécificité de Punpun et sa famille les rend également complètement communs. Un exercice de style pas très simple mais parfaitement maitrisé par l'un des auteurs les plus doués de sa génération. Pour les critiques, je vous envoie une fois de plus vers MS, avec celles des tomes 1 à 4.

 

Après nous avoir totalement enchanté avec la conclusion de son shonen musical Beck, Harold Sakuishi revient avec un manga historique narrant la vie de William Shakespeare. L'histoire tente de se baser sur une légende voulant que le "vrai" Shakespeare ne soit en fait qu'un imposteur... Avec son style inimitable, Sakuishi réussit à nous immergé dans son récit, passionnant le lecteur de la première à la dernière page. Le signe d'un tout grand. La critique du premier volume est aussi à découvrir sur Manga Sanctuary (je n'y ai pas bossé 3 ans et demi pour rien !)

 

5 ans se sont écoulés aprsè Manhole, sa dernière oeuvre. C'est lors de l'été 2011 que l'on apprend que Tetsuya Tsutsui sera de retour et que l'on nous donne un nom de son dernier né : Prophecy. Je vous ai déjà beaucoup parlé de l'auteur et je ne vais donc pas en rajouter ici. Pour les retardataires, vous pourrez trouver un Il était une fois... spécial Tetsuya Tsutsui et la critique du tome 1 de Prophecy sur le blog. Un retour remarqué et remarquable, qui nous donne envie de lire l'auteur plus souvent !

 

On finit ces tops de l'année avec 3 titres qui sont de véritables bonnes surprises et que la curiosité ou le hasard ont mis sur mon chemin : un shonen, avec Zettai Karen Children, un shojo avec Kokoro Button et un seinen, avec Barakamon

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/zettai-karen-children-manga-volume-6-simple-63063.jpghttp://img.manga-sanctuary.com/big/kokoro-button-manga-volume-4-simple-60593.jpghttp://img.manga-sanctuary.com/big/barakamon-manga-volume-1-simple-60198.jpg

 

Zettai Karen Children, de Takashi Shiina, aux éditions Kana, est un bon vieux shonen à l'ancienne, très typé "old school", avec un graphisme efficace, des scènes d'action réussie et un humour ravageur. Bref, on le dit souvent, mais c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes. Et ZKC est succulent là où tant d'autres shonens "modernes" sont fades et sans saveurs. Les critiques des tomes 1 à 4 sont sur MS. Kokoro Button de Maki Usami chez Soleil Manga, c'est le shojo tout mignon qui a fait tanguer mon coeur de jeune homme cette année. Avec un héros agréablement taquin, le titre fonctionne très bien en jouant sur le caractère très naïf de l'héroïne et le côté changeant de l'humour du garçon. Pas révolutionnaire certes, mais franchement rafraichissant. Critiques des tomes 1 à 3 sur MS toujours. Enfin, on termine par la très bonne surprise de cette fin d'année chez Ki-oon avec Barakamon, de Satsuki Yoshino. Récit du type tranches de vie, Barakamon séduit par sa fraicheur, son ton, son cadre et son atmosphère et se révèle comme la dose de bonne humeur nécessaire par les temps qui courent. Une très bonne surprise que l'on espère voir confirmer dans les prochains tomes, d'autant que le héros est calligraphe, ce qui n'est pas commun. La critique du volume 1 est disponible sur le blog.

 

Voilà donc pour les 10 nouveautés de l'année. Passons désormais rapidement sur les autres nouvelles séries de l'année, éditeur par éditeur. On débute par un petit nouveau sans prétentions, et on aurait envie de dire heureusement, avec les éditions Aaltaïr et leur "global manga" Dragon Heir Reborn. Pour plus d'informations sur ce titre qui n'en mérite pas forcément, direction l'article qui lui est consacré sur le blog.

 

Outre Thermae Romae, j'ai aussi cette année 2 one-shots chez Casterman, avec un nouveau Taniguchi, Furari et un nouveau Kan Takahama avec Sad Girl. Pas totalement convaincants, les deux titres possèdent des qualités mais ne m'ont pas convaincu. Pour Furari, la critique est ici, pour Sad Girl, c'est par là.

 

Côté Akata/Delcourt, outre Ki-Itchi VS et L'affaire Sugaya déjà cités, 2 one-shots ont rejoint ma collection. Le premier, La colline aux coquelicots, est l'oeuvre ayant servi de base au denier film du studio Ghibli. Bien différent, le titre propose un scénario et un ton assez loin de son adaptation mais avec de réelles qualités. La critique est disponible sur Manga Sanctuary. Autre one-shot, cette fois d'une mangaka qui manque beaucoup à son public, Une tempête aux couleurs des cerisiers, de Ai Yazawa, auteure du cultissime shojo Nana. Si le titre se révèle loin d'être indispensable, son caractère d'oeuvre de jeunesse le rend intéressant pour les fans de l'auteure. Une critique est là aussi disponible sur MS. Enfin, comment ne pas citer Les secrets de Léa, un titre "éducatif" où des filles d'école primaire trouvent les réponses à leurs questions sur la sexualité en général, de la puberté à la grossesse. Unique en son genre, Akata montre encore une fois qu'il existe des mangas utiles, ce qu'on a parfois tendance à oublier.

 

Chez Doki-Doki, éditeur qui me séduit de moins en moins avec ces titres orientés gros nichons, une seule nouvelle série entamée cette année : Ethnicity 01. Son auteur, Nobuaki Tadano, nous avait déjà proposé une oeuvre intéressante mais inaboutie, 7 milliards d'aiguille. Ici, même topo finalement. De très bonnes idées, un background qui semble intéressant mais un ensemble au final peu ou mal exploité. Reste que l'auteur possède toujours ce petit plus qui me fera encore acheter ces prochains titres. Critiques des 3 volumes disponibles sur MS.

 

Côté Glénat, 3 nouveautés cette année, et rien de bien folichon. Si l'animé comics du premier film de Bleach souffre forcément du format du genre, Boichi et Junya Inoue arrivent dans le catalogue de l'éditeur grenoblois avec des oeuvres peu convaincantes. Si le caractère ésotérique de Sanctum plait au premier abord, on ressent rapidement les limites de l'auteur de Sun Ken Rock. Quant à Btooom !, s'il semblait posséder de bonnes bases, son traitement trop axé nichons/gore semble hors de propos. Bref, deux déceptions, pas forcément énormes, mais qui m'ont fait mettre ses séries de côté pour le moment.

 

Deux one-shots de chez IMHO ont également rejoint ma collection cette année avec un titre éro-guro, Fraction, et un titre plus éro que guro, Blue. Pas vraiment convaincu par ces 2 là non plus, le premier étant vraiment trop spécial (et je pense donc que le genre ero-guro et moi, on ne sera jamais copains) et le second beaucoup trop répétitif. Mais il s'agit de 2 titres dont je ne regrette pas l'achat malgré tout.

 

Chez Kana, et hormis les titres cités plus haut, deux autres nouveautés plutôt convaincantes cette fois : I am a hero et Le chant d'Apollon. S'il n'est pas le meilleur Osamu Tezuka, j'ai trouvé le chant d'Apollon intéressant et réussi globalement. Pour I am a hero, le sentiment est plus mitigé, en tout cas en ce qui concerne le premier volume, la suite allant pour le moment crescendo. Il s'en est fallut de peu de le voir dans la sélection des tops de l'année mais on efface difficilement une première impression imparfaite.

 

Un one-shot et deux séries en plus côté Kazé Manga cette fois. A 7 Shakespeares, il faut en effet ajouter Japon, 1 an après, Kuroko's basket et Le chemin des fleurs. Devant la multitude de sorties, les deux derniers se sont arrêtés au premier tome de mon côté, non par manque d'intérêt mais plus par manque de temps et d'argent. Ces titres font partie des séries que j'aimerais bien pouvoir poursuivre prochainement. Le 1er, outre son statut particulier "d'oeuvre humanitaire" suite aux évènements de mars 2011 au Japon, offre quelques très bonnes histoires et d'autres d'une qualité inférieure. Mais l'initiative est très louable et il s'agissait de l'un des titres à acheter cette année.

 

Ki-oon aura encore été un gros pourvoyeur de nouveautés pour moi cette année, avec pas moins de 9 nouvelles séries. Il faut dire qu'avoir été pendant quelques temps le préposé aux SP de l'éditeur y est pour beaucoup. Si l'on met de côté Prophecy, Barakamon et la réédition de Bride Stories au format Latitudes (au demeurant fort décevant), il en reste 6 avec plus de bas que de hauts. En effet, si la réédition de Blood Alone m'a permis de découvrir un titre au ton différent, tout comme Gisele Alain qui semble être plein de promesses pour l'avenir et que certains chapitres de Front Mission Dog life and dog style se sont révélés efficaces (mais d'autres nettement moins), la déception a été grande pour Bloody Cross, récit sans le moindre intérêt au graphisme passe-partout, pour Crimson Shell, sorte de brouillon de Pandora Hearts mais en nettement moins bien, et Tales of legendia, qui poursuit malheureusement la lignée des titres de la licence dans la médiocrité. Bref, une année plutôt équilibrée chez Ki-oon, qui gagnerait sans doute à être plus constant...

 

Côté coréen maintenant, Kwari a proposé des titres sortant de leurs habitudes et qui détonnent dans leur catalogue. J'ai ainsi pu découvrir cette année Ce que j'ai à te dire..., récit puissant racontant les afres d'une famille marqué par le seau du malheur, L'appart 305, sur la cohabitation entre un hétéro et un homo ou pour rester dans les classiques le manhwa de baston The boss, qui compte plus de 60 volumes en Corée et qui ne devrait pas atteindre les 10 chez nous. Outre la côté incertain de l'avenir de l'éditeur, qui semble vouloir diminuer par deux sa production en 2013 (passage d'une 50aine de sorties annuelles à environ 25), les premiers titres cités ici ont donné une autre image du manhwa de masse en France, sans forcément totalement convaincre néanmoins. Mais il fallait oser...

 

Pour les plus petits, nobi nobi ! est toujours là et 2 nouveaux livres illustrésm'ont charmé : Mon voisin Masuda et Joyeux Noël Monsieur Loup. Des titres tous mignons pour les plus petits, que les parents prendront également plaisir à lire. Bref, nobi nobi ! continue son sans faute et s'impose tranquillement, sans faire de bruit, comme un éditeur certes à la marge mais solide.

 

Nouveau venu sur le marché, Ototo Manga est apparu dans ma bibliothèque avec 3 séries dont le point commun est un graphisme plutôt léché, surtout pour les 2 premiers cités : Welcome to Hotel Williams Child Bird, Adekan et Spice Wolf. Ce dernier, précédé d'une grosse réputation, est finalement assez fade. Le personnage d'Holo est sous exploité et les histoires de comptoirs et de magouilles ne suscitent guère l'intérêt. Adekan laisse lui une impression mitigée. Si le graphisme et le découpage sont remarquables, le récit est lui moins captivant et passionnant, avec une insistance forte côté yaoi de certains passages. Peut mieux faire donc. Idem pour WTHWCB, porté par un graphisme léger et aérien, avec une histoire faussement stressante, des coups de théâtre éphémères et une conclusion assez plate. Là encore, le potentiel ne semble pas exploité.

 

Chez Panini, un one-shot et une série pour 2012. Le one-shot n'est autre que le spin-off de 20th Century Boys, récit plus orienté analyse du métier de mangaka et des habitudes de la production actuelle qu'autre chose. Pour la série, Psychic Détective Yakumo, shojo d'enquêtes teinté de fantastique offre de très bons moments parmi d'autres plus anecdotiques. Mais les qualités sont là et n'attendent que d'être totalement exploitées.

 

Docteur Yokai est la seule nouveauté à rejoindre Billy Bat pour Pika Editions. Un titre tantôt drôle, tantôt intrigant, nous plongeant dans le monde des yokais avec plaisir. Un shonen légèrement old school comme on les aime, avec un peu de fan-service pour les plus pervers d'entre nous. Bref, un savant mélange, pour le moment plutôt bien dosé.

 

Pas moins de 5 nouvelles séries cette année chez Soleil Manga. D'autres titres a priori pour filles accompagnent la belle surprise Kokoro Button : Chocolate Girl et Avoue que tu m'aimes. En 3 tomes, la première est assez décevante sur tous les plans. Si l'humour est assez souvent efficace, Yuki Yoshihara en use un peu trop et cela ne permet pas de couvrir un scénario mince et un graphisme léger, notamment dans les décors. La seconde est également une série courte, en 5 volumes, et souffre elle aussi d'un scénario léger et d'un déroulement presque trop rapide puisque la conclusion semble toute proche à la fin du 2ème volume. Un hentai vient s'ajouter à ces nouveautés, avec Etudiantes coquines. Première oeuvre à sortir en France d'un auteur reconnu dans le genre chez lui, Etudiantes coquines remplit son rôle sans faire plus d'étincelles. Un bon hentai, mais pas un excellent, la faute à quelques maladresses. Le dernier titre Soleil de cette année est à ranger dans la fameuse catégorie gothique, Mystic Archives of Dantalian. Après 2 tomes, on peut dire que la série possède quelques qualités et qu'il faudrait que la suite s'appuie dessus pour nous convaincre. Le potentiel est là, le coup de crayon, pas foncièrement original, est là aussi. A suivre donc.

 

Le spécialiste du yaoi a même droit à une nouveauté (très soft) chez moi cette année. En effet, Taifu Comics a eu la bonne idée de sortir une oeuvre de jeunesse de la mangaka de My Girl et Un bus passe, Mizu Sahara. Appelée ici Sumomo Yumeka, l'auteure propose dans A l'unisson des histoires courtes teintées de poésie mais totalement inabouties. Difficile de se sentir lié aux personnages et l'on suit donc tout ceci d'un oeil distrait. Dommage, mais le charme graphique opère toujours.

 

Finissons ce point sur les nouveautés de l'année avec Tonkam et 3 séries. En premier lieu, la réédition de Spirale, l'une des oeuvres phare du Junji Ito, maitre de l'horreur. Un joli objet pour un contenu moins réussi. Répétitif, tordu et parfois légèrement ennuyeux, Spirale ne réussit pas à instaurer une ambiance stressante ou glauque et n'atteint donc pas ses objectifs. Même constat pour Scary Lessons. Si le premier volume était plutôt bon, le second devient rapidement très moyen et déçoit fortement. Suffisamment en tout cas pour me faire arrêter illico la série. Il semblerait que la suite soit de meilleure qualité... A voir peut-être plus tard. Enfin, dans tes tons nettement plus légers, Anedoki est la dernière nouveauté de l'année. Mizuki Kawashita offre un récit classique dans le genre, avec shonen harem, petites culottes et quiproquos coquins. Rien de révolutionnaire ni de passionnant mais le résultat se laisse lire, comme souvent.

 

Quelques autres nouveautés n'ont malheureusement pas encore été lues par mes soins. Du coup, pas d'avis à donner... Je vais néanmoins les citer, par principe : Garôden chez Casterman (une autre oeuvre de Taniguchi), Sous notre atmosphère chez Editions H, Alabaster et Debout l'humanité chez FLBLB (trois titres de Tezuka), Litchi Hikari Club chez IMHO et enfin Sans même nous dire au revoir chez Kana. Sans oublier, bien évidemment, 2001 night stories, de Yukinobu Hoshino, coffret en édition limitée qui coute pas moins de 100€... Et bien d'autres n'ont pas pu être achetées, faute à un portefeuille non extensible. Mais j'essaierai de me rattrapper l'année prochaine ! 

 

C'est tout pour le bilan nouveautés de l'année, pas forcément mauvaise dans l'ensemble et qui démontre que le marché du manga en France reste dynamique et varié. Mais la multiplication des sorties a toujours tendance à noyer les véritables bonnes surprises sous les blockbusters sans saveurs. J'espère que cette petite sélection vous a permis de vous y retrouver dans ce qui est devenu une vraie jungle où seul la loi du plus fort prévaut. N'hésitez pas à réagir et à me faire part de vos coups de coeur persos, c'est toujours instructif ! Pour cela, poster un commentaire, rendez-vous sur le page FB du blog ou sur son Twitter. Bonne soirée, bonne semaine, et bonnes fêtes !

 

PS : pour les critiques et avis, suivez les liens, rendez-vous sur MS ou faites une recherche sur le blog. ;)

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 20:50

Comme vous avez pu le voir en début de semaine avec un premier article, puis un second et enfin un troisième, l'institut Oricon a dévoilé les chiffres de ventes mangas de l'année 2012. Pris ainsi, de manière brut, ces chiffres ne signifient finalement pas grand chose. C'est pourquoi je vais tenter par ce petit billet de vous faire un bilan plus détaillé et étayé que la simple donnée brute qu'est un nombre d'exemplaires écoulés.

 

A tout seigneur tout honneur, débutons par le number one incontestable et incontesté, One Piece

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/one-piece-manga-volume-67-japonaise-59799.jpg

 

Avec près de 23,5 millions d'exemplaires vendus en 2012, One Piece est bien évidemment largement en tête. La série la plus vendue de tous les temps subit malgré tout une grosse baisse en vente brute sur une année. En effet, si One Piece ne vendait "que" 6 millions de volumes en 2008, ce chiffre était passé à près de 15 millions en 2009, plus de 32 millions en 2010 et près de 38 millions l'année dernière. Une sérieuse chute donc, que l'on ne peut d'ailleurs pas expliquer par un nombre de volumes sortis moins important, le rythme ayant été le même que l'année précédente (un tome tous les 3 mois, en février, mai, août et novembre). Mais le titre a peut-être tout simplement arrêté de séduire de nouveaux lecteurs, déjà extrêmement nombreux. Malgré ce léger bémol, One Piece reste bien entendu largement en tête, puisque le second, Kuroko's basket, s'est vendu 3 fois moins sur la même période...

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/kuroko-s-basket-manga-volume-19-japonaise-62589.jpg

 

Avec à peine plus d'1,7 millions de volumes vendus en 2011, Kuroko's basket n'avait rien d'un énorme blockbuster. Tout a changé avec l'arrivée sur les écrans nippons de la version animée de la série, en avril dernier. Depuis, c'est une véritable explosion des ventes, avec une année 2012 conclu à plus de 8 millions de volumes vendus ! Une immense percée qui n'est pas sans rappelé celle de Blue Exorcist l'année dernière (3ème meilleure vente par série). L'influence d'une adaptation télé, quelle qu'elle soit (série animée, drama, film live), semble toujours aussi importante sur les ventes du manga à son origine. Un effet pour le moins impressionnant.

 

Un trio de tête qui est suivi par le ninja le plus célèbre de la planète, Naruto. On pourrait se dire que la perte de sa seconde place (qu'il occupe depuis 2008 derrière One Piece) est révélatrice d'un intérêt moindre de la part des lecteurs nippons. Alors, certes, les ventes de Naruto ont chuté par rapport aux 3 années précédentes. Mais la chute est loin d'être vertigineuse puisque nous passons de 6,8 millions l'année dernière (7,4 millions en 2010 et 6,8 millions en 2009) à 6,4 millions cette année. Une baisse réelle mais pas forcément révélatrice d'un quelconque désamour. Et il se murmure que la série arrive dans sa dernière ligne droite...

 

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Autre série à avoir grandement bénéficié de la sortie d'une version animée : Space Brothers (Uchu Kyodai). 22ème l'année dernière avec 1,8 millions de volumes vendus, la série de Chuya Koyama s'offre une jolie 4ème place, devant Fairy Tail, avec plus de 5,4 millions d'exemplaires vendus, soit 3 fois plus. Seul titre du top 14 à être inédit en France (alors que sa version animée chez nous est disponible en VOD via Genzai), Space Brothers devrait pointer le bout de son nez dans l'hexagone en 2013. Croisons les doigts.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/uchu-kyodai-manga-volume-17-japonaise-54016.jpg

 

Après avoir connu son apogée en 2010 (année qui correspond au début de la série animée au Japon - premier épisode en octobre 2009), Fairy Tail voit son audience s'éroder petit à petit. De 5,7 millions cette année-là, les ventes sont passée à 4,7 millions l'année dernière et à 4,1 millions cette année. Difficile là encore de parler de désamour total. Mais la tendance est clairement à la baisse.

 

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La donne est légèrement différente pour Sawako, même si au final assez semblable. Après le gros succès du drama, la série est rapidement devenu un énorme hit, reprenant le statut de "série pour filles" numéro 1 sur l'archipel. A un rythme de 2 à 3 volumes par an, la série réussit malgré tout à écouler plus de 4 millions d'exemplaires par an (4,1 millions en 2011, 4 millions cette année), avec une pointe à 6,6 millions en 2010. Une stagnation pas vraiment alarmante donc.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/sawako-manga-volume-17-japonaise-63491.jpg

 

Pour le reste du classement, on notera qu'un autre titre à profiter de la mise à l'antenne d'une adaptation animée avec l'apparition à la 9ème et plus de 3,4 millions de volumes vendus de Magi, la "nouvelle" série de l'auteure de Sumomo momomo. Difficile également de ne pas parler de la chute prodigieuse d'un ancien ténor, Bleach, qui voit ses ventes chuter pour la 4ème année consécutive, passant de 6,5 millions en 2009 à moins de 3 millions désormais. Un réel désamour cette fois, synonyme d'une fin proche à n'en pas douter. 

 

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Dans l'ensemble, ce top des ventes par séries demeure, comme toujours très shonen. On remarquera, outre la présence très haut de Sawako, celle d'un josei, Chihayafuru, à venir chez Pika, ou encore celles de Tsubaki Love et Le pacte des yokais. Ces titres sont d'ailleurs le parfait exemple d'un phénomène bien connu des éditeurs français : un hit au Japon ne fait pas obligatoirement un hit en France.

 

http://img.manga-sanctuary.com/big/chihayafuru-manga-volume-17-japonaise-59904.jpg

 

Si on regarde maintenant les ventes par volumes, on peut obtenir un nouveau classement, basé cette fois sur le volume le plus vendu par série. Bien évidemment, ce classement est toujours dominé par One Piece, avec plus de 3,3 millions d'exemplaires vendus pour le tome 65 de la série d'Eiichiro Oda. Naruto récupère sa second place, avec 1,3 millions de tomes vendus de son volume 61, juste devant Sawako et son volume 15 à plus d'1,2 millions. Hunter x Hunter prouve que son aura ne se démend pas avec une joli 4ème place et plus d'1 millions d'exmplaires vendus pour le tome 30 de la série, le seul sorti cette année. On notera également que Kuroko's basket n'est que 13ème de ce classement, devant Fairy Tail dont le tome le plus vendu n'atteint pas les 600 000 exemplaires. 

 

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Au final, hormis Kuroko's basket et Space Brothers dont les bonnes performances sont facilement explicables, cette année 2012 donne l'impression d'une grosse stagnation voire même d'un début de récession du marché. Même les plus gros hits de ces dernières années, que ce soit One Piece, Naruto ou Bleach subissent un gros coup de mou, qui n'est peut-être pas temporaire. Les chiffres de l'année prochaine seront intéressants à plus d'un titre, notamment pour infirmer ou confirmer cette tendance.

 

Pour finir, sachez que j'ai ouvert une page Twitter pour le blog, @theivanisaak, comme vous pouvez le voir sur la droite. N'hésitez pas à vous y abonner puisque j'y tweete ou y twitterai des informations sur les mangas notamment, pas suffisamment consistantes pour bénéficier d'un article sur le blog mais dont l'intérêt n'est pas nul.

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